Aujourd’hui il y a six ans, je suis venu à la launch party d’Astérix chez les Pictes, à Paris. Le 24 octobre 2013 – c’était ma douzième anniversaire. Comment est-ce arrivé?
Plusieurs mois avant, on a annoncé un concours de dessin. La tâche consistait à dessiner une couverture pour le nouvel album. Il y avait deux ou trois catégories d’âge et dix gagneurs dans chaque
groupe. Je ne me souviens plus du prix pour la première place, mais tous les gagneurs étaient invités à la fête où on a célébré la parution de l’album, dans un restaurant dans le Parc de l’île
Saint-Germain, à Issy-les-Moulineaux, dans la banlieue de Paris.
Le problème, c’était qu’on ne savait rien du contenu. Ce qu’on a déjà vu, c’était les nouvelles personnages, Mac Oloch, le chef des pictes, et Numérusclausus, le recenseur romain, et plusieurs
images sans texte, mais on ne connaissait pas l’histoire du tout. Les nouveaux albums d’Astérix sont toujours gardés comme un secret d’État…
Alors, ce que j’ai fait, c’est penser à ce que pourrait apparaître dans la BD. L’Écosse dans l’époque où vivaient Astérix et Obélix est encore presque inconnu. Ce qu’on connait, c’est le mur
d’Hadrian, le grand mur qui a protégé l’Angleterre (qui était gouverné par les romains) des Pictes qui étaient considérés comme des sauvages par les romains. Donc, le mur a été construit en 122
apr. J.-C. – presque 170 ans après les aventures d’Astérix. Mais j’ai pensé que l’inclure dans la couverture était une bonne idée parce que le mur était la seule chose célèbre qu’on connecte aves
les pictes. Peut-être les auteurs ont ignorés ce petit détail historique pour faire une bonne histoire?
Ce que j’ai dessiné, c’était une composition très Astérix-esque, avec Astérix, Obélix et Mac Oloch derrière le mur, prêts pour se battre avec les romains qui les attendent de l’autre côté dont on
ne voit que les ombres. Le dessin est terrible (je l’ai fait quand j’ai eu onze ans, alors c’est encore acceptable…), mais à ce jour, j’aime bien la composition. Peut-être que c’est pourquoi
j’étais un des gagneurs (Je n’ai pas gagné la première place, mais être invité à Paris parce qu’on a fait un petit dessin quand on avait onze ans me suffit).
la couverture que j'ai dessiné
La première fois que j’ai rencontré les nouveaux auteurs, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, c’était quelques semaines avant, à Francfort. Quand ils ont signés une petite carte pour moi, je les ai montré mon dessin. Ferri a dit que c’était lui qui a choisi mon dessin parce qu’il aimait la composition. Le mur d’Hadrian n’est pas du tout dans la BD, mais c’était égal pour le concours.
la signature que j'ai reçu à Francfort. Astérix dit «Liebe Grüße» – c'est «Salutations» en allemand – mais ni Ferri, ni Conrad ne le parlent pas!
Le 24 octobre, je devais aller à l’école, mais j’ai été libéré par la directrice. Le matin, ma mère et moi avons pris un avion vers Paris (bien que je préfère prendre le train), et quelques
heures après, je suis arrivé en France. C’était ma première fois dans la capitale française. Précédemment, je suis venu en France deux fois, la première fois, c’était quand j’étais un bébé, et la
deuxième fois quand j’ai eu six ans. Les deux fois, ma famille est venu en Bretagne, les seules villes françaises où je suis venu étaient Rennes (j’y étais pour quelques heures et je ne me
souviens de rien) et Lille (on a dormi à Lille parce qu’on est venu par voiture est c’est une très longue voyage, mais je n’ai vu rien de la ville). Mais cette fois, nous avons eu trois jours
dans cette belle ville. Quelques mois avant, je suis venu à Londres, mais en fait, je préfère Paris et j’aurais aimé rester plus longtemps. J’espère qu’un jour, je peux y retourner.
La fête était dans une restaurant sur une petite île dans la Seine. Tout le monde était là, des gens de la presse, des traducteurs, des collaborateurs des Éditions Albert-René, des dessinateurs
de BD, des musiciens qui ont joué de la musique écossaise sur la cornemuse, les autres gagneurs du concours… Et, naturellement, Albert Uderzo et les nouvelles auteurs, Jean-Yves Ferri et Didier
Conrad.
moi, 12 ans, avec Albert Uderzo
moi avec les dessins du concours
Au second étage, il y avait une exposition de toutes les dessins du concours, et tous les gagneurs qui étaient là ont reçu l’édition spéciale en grand format avec tous les crayonnés originaux et des autres dessins inédits. Ferri et Conrad l’ont signé, et tout le monde a reçu un dessin de Conrad. Moi, j’ai voulu un dessin de Numérusclausus. Ils étaient confus pourquoi je ne voulait un dessin de, par exemple, Astérix, Obélix ou Mac Oloch. Je leur ai expliqué que je crois que c’est les personnages secondaires qui font une histoire de vivant. Pensez de Tintin, il est vrai que Tintin, le capitaine Haddock, Milou et le professeur Tournesol sont les personnages le plus importants, mais les aventures de Tintin ne seraient rien sans les autres personnages qu’ils rencontrent. Numérusclaus ne va jamais réapparaître dans une autre aventure d’Astérix et personne ne voulait un dessin de lui, donc je suis très content d’avoir un dessin original de ce personnage unique.
moi avec Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
le dessin dans mon édition spéciale d'Astérix chez les Pictes. Je suis peut-être le seul qui a un dessin de Numérusclausus qui souhaite quelqu'un un joyeux anniversaire.
Je n’ai parlé trop avec les auteurs, mais j’ai parlé très longtemps avec Klaus Jöken, le traducteur allemand d’Astérix et de Lucky Luke et un autre dessinateur qui est un ami de Ferri dont j’ai oublié le nom. C’était une soirée merveilleuse où j’ai rencontré beaucoup des gens qui m’inspirent, et aussi, j’ai établi des contacts… Un peu plus tard, j’ai fait un interview avec Jöken pour l’émission de radio de mon école. J’ai toujours sa carte de visite dans mon portefeuille. Je me demande s’il se souvient de moi?
moi avec Klaus Jöken, le traducteur allemand.
C’était ça pour le 24 octobre. Mais je suis resté jusqu’au 26 octobre, donc j’ai visité la ville le lendemain. J’étais au Champs de Mars, mais ce jour-là, la Tour Eiffel était fermé. J’ai vu les
églises de Notre-Dame et de Sacré-Cœur, je suis venu au Gare Montparnasse parce que j’ai vu sur Internet que la station de métro était plein de publicité pour Astérix chez les Pictes, et j’ai
visité une exposition merveilleuse dans la Bibliothèque nationale de la France intitulée «Astérix à la BnF». J’ai toujours le livre sur cette exposition, «Astérix de A à Z». Mon dernier jour à
Paris, j’ai pris le petit-déjeuner aux Champs-Élysée. C’était le petit-déjeuner le plus cher que j’ai jamais mangé!
Il y a plein d’autre que je n’ai pas fait et n’ai pas vu à Paris parce que je n’avait pas plus de temps – il faut que je reviens un jour. À bientôt, Paris! Et à vous, cher lecteur, chère
lectrice, merci pour avoir lit ce petit text même si mon français est encore très médiocre… Si vous avez trouvé des fautes, dites-moi, s’il vous plaît, ça m’aiderait beaucoup!